30 octobre 2006

Oyez, oyez, braves gens !

D'aucuns se sont certainement déjà demandés pourquoi les publications sur ce blog ne sont pas espacées régulièrement. Pour tout dire, la raison majeure est malheureusement indépendante de la volonté de l'équipe de "La blog à deux balles". Au fait, c'est blogger qui fait souvent des siennes. En clair : blogger et son corrélat blogspot.com, c'est de la chiotte en barre.

29 octobre 2006

Du swing dans les chaumières

Par ces temps de grisaille impétueuse qu'il nous incombe de surmonter coûte que coûte dans les prochaines semaines, le divertissement se doit d'être sélectionné avec minutie. Au péril de voir craqueler le bitume du salon, et laisser ainsi s'envoler vers la Lune toute chance de revoir le printemps, l'écoute parcimonieuse du pipeau de chambrée est de mise.

26 octobre 2006

Une belle brochette de guignols

Une tranche respectable de soi-disant «scientifiques» se fout littéralement de la gueule du monde. Soit dit entre parenthèses, il est impératif de ne pas confondre cette catégorie de charlatans avec la poignée d'authentiques «savants» qui peuplent encore le Vieux Continent. Non seulement ont-ils pris la fâcheuse habitude de soliloquer en un jargon incohérent au possible, mais ils ont aussi fait de l'imprécision leur cheval de bataille. Voici un exemple banal vu récemment à la télévision: «... tout le monde sait ça: pour savoir la densité de coiffeurs d'un pays, il suffit de diviser l'ensemble des coiffeurs par la superficie de l'État. Et cela vaut bien sûr pour toutes les professions...» Considérons un exemple, voulez-vous? Sachant que la superficie de l'État du Vatican est de 0,44km², il y existerait donc 2,27 papes au kilomètre carré.

21 octobre 2006

L'eau en poudre

Le recours à la litote est parfois approprié. Aussi qualifiera-t-on l'invention de l'eau en poudre de joyau dans la lignée des entreprises déconcertantes de naïveté. Et l'on se gardera de dire que son inventeur a réussi la prouesse de repousser les limites de la débilité profonde au-delà de l'entendement. Extrait du Petit Almanach des Inventeurs, de Jean-Paul Plantive et Michel Guérard, ce bref rappel des faits devrait convaincre les âmes dubitatives parmi les sceptiques agnostiques.
Sous la double influence d'une mère profondément attachée aux valeurs chrétiennes et d'un père communiste qui développa son sens de la solidarité, Évariste Maillol sut d'emblée qu'il consacrerait sa vie aux plus démunis. Sensibilisé au sort des pays pauvres et devinant, avec une prescience étonnante, que l'eau constituerait l'enjeu majeur des siècles futurs, il consacra son génie scientifique à ce problème capital pour l'avenir de l'humanité. «L'idée que je puis sauver ne serait-ce qu'une seule vie par mon action me bouleverse et m'exalte», déclarait-il dans l'unique interview qu'il ait jamais accordée. Il obtint en 1947 la première bourse de l'UNICEF pour un plan original qui consistait à déshydrater l'eau afin de la faire parvenir en petits sachets de vingt grammes aux peuples les plus affectés par la sécheresse. Il travailla jour et nuit à résoudre les problèmes chimiques infiniment complexes liés à la réalisation de son projet; le 3 mai 1954, à quatre heures du matin, il parvint enfin à isoler les premiers grains de poudre d'eau...
Hélas! aveuglé par sa passion philanthropique, il avait négligé le détail suivant: pour obtenir, à partir d'un sachet de poudre, 20 grammes d'eau, il fallait ajouter exactement deux centilitres du même liquide, ce qui relativisait considérablement l'intérêt de son invention... Il chercha tout le reste de sa vie à résoudre cette difficulté, sans jamais y parvenir, et mourut d'épuisement et de désespoir, au cours de l'été 1976.
Il est à noter que du sel aurait fait l'affaire. Messieurs de l'UNICEF, vous vous êtes fait berner comme des bleus. À ce propos, une petite devinette: Un homme arrive devant un pont. Sur un panneau, il lit: «Attention! Danger de mort. Charge maximale: 120kg» L'homme ne pesant que 80kg, il décide de s'avancer sur le pont, et soudain celui-ci s'écroule. Pourquoi?

19 octobre 2006

Rhabarberbarbara

Les délices de la langue teutonne. Connaissances de base en allemand souhaitables.

18 octobre 2006

Toxic René

Trève de galijades, parce que là, on tient du lourd, du très lourd, la Rolls du kilogramme. Après avoir pataugé dans l'au-delà, une (seconde) écoute attentive révèlera aux plus perspicaces que l'accent est gommé à la perfection. Mais cessons les affirmations gratuites, et laissons-nous emporter par cet opus envoûtant. Voici, en exclusivité mondiale, les paroles (approximatives à certains endroits):


Coucou, c'est moi, c'est Toxic René.
Tu me connais pas, ou pas encore?
Mais merde alors, alors je sors le grand jeu
Et sauve qui peut, voici ce que je veux:
L'apothéose du second degré.
Je m'appelle René, un vrai maître à penser.
Je suis le trésor qu'est le mieux caché,
Je crois que je suis rare
Parce que de part en part
Je vaux mon pesant d'or,
car je suis fort et surtout beaucoup mieux équipé
que ce putain de Terminator.
Je tire à tort et à travers
Les mains en l'air, j'ai le flair,
Jamais le trac, je flaire l'arnaque
Et je tape dans le tas sans patati patata.
Et patatras, voilà que tu pleures déjà.
C'est quoi ça, hein? J'ai pas commencé
Et tu fais déjà chier.
Alors je te dis, mon petit ami,
C'est bientôt fini de rire
Parce que je peux faire pire que ça.
Je rate le ton, je te tape dedans
Et toi tu rentres dans le rang bien gentiment.
Tu dis: «Jo, jo, jo», moi je dis: «Nee»,
Parce que je suis le Toxic René, tu vois,
Je fais ce qui me plaît.
Ce qui ne m'intéresse pas,
je l'écrase avec un: «Qu'est-ce que c'est?» comme
Qu'est-ce que c'est que c'est que c'est que ça?
Tu m'emmerdes avec ton charabia, là!
Qu'est-ce que c'est que c'est que c'est que ça?
Toxic René, il aime pas, voilà.
Qu'est-ce que c'est que c'est que c'est que ça?
Tu m'emmerdes avec ton charabia, là!
Qu'est-ce que c'est que c'est que c'est que ça?
Toxic René, il aime pas, voilà.

16 octobre 2006

Pologne 1944

Les SS arrivent dans un village et rassemblent la population. Un jeune prêtre parvient à s'enfuir, mais il est immédiatement poursuivi par un jeune nazi. Le prêtre se retrouve coincé dans une cour, plus d'espoir. Le jeune soldat vise et s'apprête à tirer quand soudain le ciel devient noir et Dieu intervient en criant : « Arrête malheureux! Ne tire surtout pas! Un jour, ce jeune polonais sera Pape! ». Perplexe, l'allemand répond : « Oui Seigneur, et moi? »
« Toi, après ».

14 octobre 2006

1970

«Sorry Hannes!» Qui ne connaît pas l'auteur de ces paroles, Marc Gerson, la légende incontestée (car incontestable) de l'histoire du volleyball. Sélectionné à 107 reprises en équipe nationale, il a également défendu avec brio les couleurs du Luxembourg en beachvolley. Mais la légende ne s'arrête pas là. Son oncle, un certain Gerson de Oliveira Nunes, émigré au Brésil au beau milieu du XXe siècle, eut lui aussi son petit quart d'heure de gloire. En effet, il fut l'un des buteurs brésiliens lors de la finale de la Coupe du Monde de football disputée au Mexique en 1970. À la 66e minute, alors que le score était de 1-1 (Pelé avait ouvert le score, Boninsegna égalisa) une passe de Jairzinho lui permit de décocher un tir puissant du pied gauche qui ne laissa aucune chance au gardien italien Albertosi. Propulsant ainsi son équipe vers un troisième sacre mondial après 1958 et 1962.

Il a joué son dernier atout ?

Il est indéniable que les jeux de cartes constituent une invention pour le moins admirable. Il n'est donc pas étonnant que le jargon des joueurs invétérés se soit rapidement propagé dans les artères les plus insoupçonnées de la culture occidentale. De béni-oui-oui en hurluberlu d'alentour, d'aucuns ont développé l'art de mélanger les mots aussi vite que les cartes. Ainsi donc, il m'a été donné d'entendre l'une ou l'autre ânerie exquise, dont ma préférée: "Il a joué son dernier atout." Si la signification de cette phrase paraît vaguement claire à certains, elle est en réalité clairement vague. En effet, dans certains jeux de cartes, comme la belote par exemple, l'atout est la couleur choisie ou retournée qui l'emporte sur les autres. Par extension, un atout est une chance de réussir. Le va-tout, pour sa part, désigne la mise de tout l'argent que l'on a devant soi. L'expression correcte est dès lors: "Il a joué son va-tout", et signifie que l'homme en question a risqué sa dernière chance. Il pensait donc avoir tous les atouts en main pour gagner; il avait même revêtu sa plus belle toilette pour l'occasion. Malheureusement, être dans ses plus beaux atours ne suffit pas toujours...

13 octobre 2006

L'idiot

Il ne faudrait pas confondre l'idiotie et l'imbécilité. La première fait référence à un défaut naturel dans les organes qui servent aux opérations de l'entendement. Ce défaut est si grand que l'idiot est incapable de combiner certaines idées. La seconde correspond à l'état de celui qui n'a pas la faculté de discerner différentes idées par faiblesse de l'entendement. Prenons un exemple simple, voulez-vous ? Votre copine vient de vous acheter "L'idiot", roman à deux balles écrit en 1869 par Fjodor Michailowitsch Dostojewski. Pour faire plaisir à votre copine, vous vous lancez sans plus attendre dans une lecture passionnée, allant même jusqu'à vous identifier avec le personnage principal. Or, arrivé à la dernière ligne du roman, un monde s'écroule pour vous lorsque votre copine vous demande avec un élan inhabituel : "Alors, de quoi qu'ça cause dans c'livre ?", et que vous n'en avez pas la moindre idée. Là, vous décidez de reprendre aussitôt la lecture et vous vous jurez de comprendre cette maudite histoire. Une fois cette seconde lecture achevée, deux options s'offrent à vous : 1) vous n'avez toujours rien compris, et donc vous êtes idiot, ou bien 2) vous venez de tout comprendre, et là, vous l'avez échappée belle parce vous n'êtes plus un imbécile (ndlr: aux yeux de votre copine).

12 octobre 2006

La métaphore

Aujourd'hui, plus que jamais, on demande à l'enseignant modèle de différencier, ou si vous préférez, d'adapter son enseignement aux besoins particuliers de chaque élève. De fait, on s'attend à ce que les diverses mesures de différenciation et d'individualisation améliorent les conditions de travail, le rendement et la motivation des élèves. Or, toutes choses bien considérées, l'enseignant doit aussi planifier son intervention en fonction des programmes d'études et s'assurer de l'atteinte des objectifs pour l'ensemble des élèves de sa classe. Aussi, exiger de l'enseignant la réussite de tous ses élèves en l'obligeant à respecter la diversité de leurs aptitudes spécifiques, c'est le placer devant une tâche insurmontable à lui tout seul. Il n'y a qu'à imaginer un caméléon que l'on placerait sur une jupe écossaise. À bon entendeur, ...

09 octobre 2006

Le concept enfin révélé

Sous une houle déferlante de courriels abracadrabrants, réclamant de vive voix une clarification palpable du concept inhérent au présent blog, toute l'équipe de "La blog à deux balles™" se propose de révéler en ces lignes le pourquoi du comment. Dès les premiers balbutiements, le style d'écriture se voulut chaleureux, destiné de prime abord aux anguilles sous roche et aux saltimbanques reclus sous tutelle. Au risque de défaillir sous le poids assommant d'un abrupte succès, certes inattendu, mais ô combien espéré, il fut procédé à un habile essartage des horizons, pour aboutir, pipe en main, à une qualité rédactionnelle des plus versatiles. Inconditionnels de la broderie anglaise, fins adeptes du capitonnage incisif à tous vents, connaisseurs et amis avisés du tapis-plein d'intérieur, vous voilà en terre promise. De broutilles épiques subtilement dissimulées en prouesses littéraires de pacotille, enjambant ainsi allègrement les méandres du savoir d'une aisance inégalée, le blog transcende une universalité jusqu'alors insouçonnée, tout en s'imposant une ascèse des plus austères.
À la lumière inondante de ces propos pour le moins limpides, qui, toutes proportions gardées, auraient fait frémir un Boileau au zénith de son bagout, les ultimes onces de doute s'évaporent telle une brume matinale aux prises avec une bourrasque virevoltante. Les rares néophytes, aveuglés par le panel scintillant d'articles proposés, découvriront (dans la bande descriptive du haut de page), non sans efforts consentis, un adage résumant au mieux les idées concises exposées ci-dessus. Les initiés apprécieront.

05 octobre 2006

Le beurre et l'argent du beurre

Cette photo, circulant allègrement sur internet ces jours-ci, montre une demoiselle s'adonnant tout de go à son violon d'Ingres* préféré. Jusque-là, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et cette scène de la vie quotidienne ne saurait offusquer que les pieux parmi les pieux. Cela dit, la rumeur selon laquelle cette demoiselle travaillerait comme enseignante dans un établissement scolaire change la donne de départ. En effet, l'article 43 du Code de l'Éducation Nationale stipule que : «Dans l'exercice et en dehors de l'exercice de leurs fonctions, de même que dans la vie privée, les instituteurs doivent éviter tout ce qui peut compromettre le caractère des fonctions dont ils sont revêtus, donner lieu à scandale, blesser les convenances ou compromettre les intérêts de l'enseignement». Ainsi, cet acte, même s'il part d'un bon sentiment, est punissable parce qu'il a été rendu public. Or, à bien y réfléchir, qui peut en vouloir à cette enseignante qui a dû prendre l'article au pied de la lettre. En effet, il n'est pas fait mention des institutrices dans cet article, mais uniquement des instituteurs. Sur ce, à bon entendeur, ...

(*) talent qu'une personne cultive pour son plaisir en marge de son activité principale (Le petit Larousse illustré, 2000, p.1068).