11 juin 2008

Même les Sélénites y ont cru

En août 1835, Richard Adams Locke, alors rédacteur au quotidien New York Sun, a consacré une série de six articles aux fabuleuses observations lunaires réalisées par Sir John Herschel, éminent astronome britannique de l'époque. En prétendant se baser sur le réputé Edinburgh Journal of Science (qui pourtant n'existait plus depuis plusieurs années), il a ainsi annoncé aux lecteurs du Sun que Herschel avait mis à profit un immense téléscope installé au Cap de Bonne Espérance pour observer sur la surface de la Lune non seulement des rivières ou des améthystes de 90 pieds de haut, mais ni plus ni moins que... des créatures vivantes, comme des antilopes, des chèvres, des licornes bleues, des pélicans, des bisons avec des oeillères en peau pour protéger leurs yeux des rayons du Soleil, et surtout des créatures proches de l'apparence humaine, à ceci près qu'elles étaient ailées et fortement poilues.
Alors qu'on pouvait s'attendre à ce que des lecteurs peu instruits tombent dans le piège, ce sont les cercles scientifiques proches de New York (à Yale par exemple) qui ont finalement été les plus crédules! Locke désirait pourtant juste ridiculiser voire éradiquer les théories scientifiques de l'époque qui postulaient - sans fondement aucun - l'existence de vie extraterrestre pour expliquer des phénomènes encore mystérieux. La légende veut que Herschel ait déclaré: «Malheureusement, j'ai bien peur que mes véritables découvertes ne soient pas aussi excitantes.»
Voici le texte dans son intégralité: [1] [2] [3] [4] [5] [6]