22 septembre 2005

La nuit s'annonce chaude

Par les temps qui courent, il ne faudrait surtout pas confondre "finesse" et "subtilité". La première suggère un sens affûté des nuances, la seconde relève plutôt de l'ingéniosité, de la perspicacité. Prenons un exemple simple, voulez-vous ? En sortant de la douche, votre copine vous supplie de vous habiller pour aller dîner chez vos beaux-parents. Dans votre tête, une floppée d'images s'enchaînent : acheter une corde, manger des tartines, se taper la fougne, avoir la nausée, prendre l'autocar, chier vos trippes, vomir votre cervellet. Aussi, comme votre copine insiste et qu'elle vous promet de passer une nuit torride en rentrant, vous finissez par céder sous le poids de l'émotion. Lors de cette n-ième visite dominicale chez vos beaux-parents, votre belle-mère se lâche totalement, de toute évidence éméchée par le Saint-Émilion 1887 servi à table. Dans un élan d'euphorie peu commun, elle vous vocifère en pleine face: "J'en ai vu des cons dans ma vie, mais des comme ça, jamais". Sous le regard abasourdi de votre beau-père, mais avec la non-chalance légendaire qui vous caractérise, vous rétorquez: "C'est ce que je me tue à répéter à votre fille". Aussitôt, vous vous tournez vers votre copine pour lui faire un clin d'oeil. Elle rétorque par un sourire discret, témoin incontestable d'une nuit qui s'annonce on ne peut plus chaude. (ndlr: à bon entendeur, salut).